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Résultats financiers des assureurs et mise à jour du marché
Évolution du ratio de sinistralité
Évolution du ratio combiné
Résultats clés des assureurs
- Au T3 2023, la croissance du chiffre d’affaires des plus grands assureurs-crédit a été variable, mais dans l’ensemble, inférieure à 10 % et a ralenti par rapport aux derniers trimestres. Comme nous l’avions anticipé dans notre dernier rapport, cela reflète la décélération du volume des primes liée à un ralentissement des volumes d’échanges, bien qu’elle soit également compensée par des performances différentes dans les activités de revenus hors assurance.
- Nous prévoyons que les volumes de chiffre d’affaires déclarés continueront de ralentir en 2024, car l’effet négatif sur lesdits volumes se poursuivra.
- La variation globale du taux de prime sur les renouvellements restera stable/faible en raison de la concurrence pour les nouvelles affaires et les renouvellements.
- L’environnement des sinistres continue de se normaliser lentement par rapport aux cycles économiques pré-Covid, les assureurs déclarant des ratios de sinistres bruts cumulés depuis le début de l’année compris entre 37 % et 47 %. Les ratios sinistres-primes sont similaires à ceux d’il y a 12 mois, mais ont bénéficié d’un volume de primes plus élevé au cours de 2022.
- Les ratios combinés sont actuellement stables allant de 69 % à 75 % depuis le début de l’année, bien que, comme indiqué ci-dessus, ils bénéficient d’un volume de primes plus élevé au cours de la dernière année et d’une lente normalisation des sinistres qui restent inférieurs au budget.
- Les défaillances d’entreprises devraient dépasser les niveaux d’avant la pandémie dans de nombreux pays en 2024, en raison i) du resserrement des conditions de crédit provoqué par la hausse des taux d’intérêts et ii) du ralentissement de la croissance économique (en particulier dans les secteurs de la construction, du commerce de détail et des transports) lié à une instabilité géopolitique accrue.
- La fréquence des sinistres a continué de s’intensifier en 2023 et les défaillances d’entreprises de plus grande taille ont atteint des niveaux jamais vus depuis le deuxième trimestre 2020. Les secteurs du commerce de détail (Europe de l’Ouest) et de la construction (Europe de l’Ouest et Asie) étant les principaux contributeurs.
- L’environnement tarifaire reste relativement stable, avec de très faibles et rares variations à la baisse au cours du T3 2023. Nous prévoyons une poursuite de cette tendance de stabilisation des prix à court terme en l’absence d’événements imprévus.
Tendances des niveaux de couverture
- L’appétit et la capacité d’assurance (exposition potentielle totale) restent à des niveaux élevés, mais la croissance a ralenti en 2023 (+3,4%) par rapport à 2022, ce qui reflète le ralentissement de l’activité économique et la stabilité récente des prix des matières premières.
- Les assureurs continuent de faire état de niveaux d’acceptation élevés, à environ 75 %, et restent globalement très favorables à l’échelle mondiale. A noter, malgré tout, une certaine sélectivité dans les secteurs des métaux, de l’agriculture et du textile et une surveillance accrue des secteurs de la vente au détail et de la construction.
- Nonobstant l’environnement inflationniste, la faiblesse de la croissance économique pourrait à son tour entraîner une diminution des besoins globaux en capacité. Les assureurs s’attendent à ce que les clients disposent d’une marge de manœuvre dans les limites de crédit accordées. A noter que lorsque les conditions économiques se détériorent, les assureurs cherchent souvent à réduire ces limites aux niveaux réels d’utilisation des assurés pour gérer l’exposition réelle.
- Il ne fait aucun doute que le ralentissement économique continuera d’influencer l’appétit et l’approche globale des assureurs. Le resserrement de la liquidité aura des répercussions négatives sur les entreprises et les secteurs exposés à la faiblesse des marges et des réserves de liquidités, risquant d’entraîner des effets dominos pour l’ensemble des entreprises situées tout au long de la chaîne d’approvisionnement.
- En ce qui concerne les expositions de pointe dans les secteurs et pays sensibles, nous nous attendons à ce que les assureurs procèdent à des examens plus approfondis des risques et insistent pour disposer de données financières à jour afin de maintenir ou d’accroître leur soutien au cas par cas.
Les résultats des assureurs sont basés sur les rapports financiers de l’entreprise de 2019 à 2023, les informations disponibles sur l’industrie et les données d’Aon.
Evolution des capacités des assureurs
Assurance-crédit – Exposition assurée¹
Assurance-crédit – Primes, sinistres et ratio de sinistres¹
¹Source: ICISA-Press-Release-June-2023-1.pdf ²Source: https://www.berneunion.org/DataReports
Données de l’ICISA et de l’Union de Berne
Les membres de l’Association internationale d’assurance-crédit et de cautionnement (ICISA) représentent plus de 95 % de l’activité mondiale d’assurance-crédit sur le marché privé. Pour 2022, l’ICISA¹ a rapporté :
- L’exposition assurée a augmenté de 20 % pour atteindre 3,2 milliards d’euros
- Les primes émises ont augmenté de 13 % s’établissant à 7,8 milliards d’euros
- Les indemnités versées ont augmenté de 66 % pour atteindre 2,5 milliards d’euros
- Augmentation du taux de sinistralité à 30 %
L’Union de Berne² est une association internationale à but non lucratif qui représente l’industrie mondiale du crédit à l’exportation et de l’assurance-investissement. Les membres de l’Union de Berne comprennent des organismes de crédit à l’exportation soutenus par l’État, des assureurs-crédit privés et des institutions multilatérales du monde entier qui fournissent un soutien direct et indirect au commerce international et aux investissements transfrontaliers, par le biais d’assurances, de garanties et de divers instruments de financement direct.
- Collectivement, les membres offrent une protection contre les risques de paiement pour environ 14 % du commerce transfrontalier annuel mondial de biens et de services, soit 3,2 milliards de dollars en 2022.
- La demande d’assurance-crédit à l’exportation à court terme est restée soutenue tout au long de l’année 2022. Cela s’applique aussi bien aux assureurs publics qu’aux assureurs privés, mais surtout à ces derniers, qui ont connu une forte croissance de la demande tout au long de l’année.
- Les demandes de crédit à l’exportation à court terme ont continué de baisser en 2021 (-19 %), avec un léger rebond à 2,5 milliards de dollars indemnisés en 2022. Cela suit la tendance générale des défaillances mondiales et des défauts de paiement des obligations d’entreprises, en lien avec la disparition progressive de certaines mesures de soutien gouvernementales.