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Les dynamiques macroéconomiques et géopolitiques exercent une pression sur le commerce et les défaillances
- Les tensions géopolitiques actuelles, l’avènement de nouvelles technologies et les menaces environnementales persistantes devraient créer des risques commerciaux en 2024.
- La course aux subventions pour les technologies vertes pourrait se transformer en une guerre commerciale mondiale liée, par exemple, à des exigences plus strictes en matière d’approvisionnement en composants.
- Une administration dirigée par les républicains à la suite des élections américaines de 2024 pourrait entraîner des changements brusques de politique étrangère par rapport aux positions actuelles, ce qui pourrait éroder la confiance dans la capacité du pays à définir des politiques à long terme.
- Les perturbations météorologiques extrêmes, combinées à des facteurs géopolitiques tels que l’échec d’un accord d’exportation de céréales entre la Russie et l’Ukraine, pourraient exercer une pression opérationnelle plus forte que prévue sur les industries dépendantes des matières premières.
- Les salaires n’ont pas augmenté aussi rapidement que l’inflation, ce qui rend plus difficile pour les ménages les moins aisés d’acheter des produits de base. Cela pourrait déclencher des troubles sociaux, étendant de fait les manifestations à petite échelle et les actions revendicatives déjà observées en Europe, aux États-Unis, en Corée du Sud et en Argentine.
- Un conflit direct entre la Chine et Taïwan est peu probable en 2024, en raison des risques encourus par toutes les personnes directement impliquées. Cependant, un conflit à grande échelle pèserait lourdement sur l’économie taïwanaise et son industrie des semi-conducteurs serait temporairement coupée de la chaîne d’approvisionnement mondiale.
- Si le conflit militaire entre Israël et le Hamas se transforme en une guerre de longue haleine impliquant une longue occupation israélienne de Gaza, d’autres acteurs étatiques et non étatiques pourraient être impliqués dans une escalade vers un conflit régional plus important.
Scénarios de risque à l’échelle mondiale
Source: Economist Intelligence Unit
Croissance du PIB réel mondial (moyenne annuelle, %)
Source: IMF, National Statistical Institutes, Refinitiv Datastream, Coface forecasts
- Les indicateurs avancés indiquent un ralentissement de l’activité en Amérique du Nord et dans la zone euro vers la fin de 2023. La reprise de l’économie chinoise s’est heurtée à des faiblesses structurelles et à un manque de confiance des ménages et des entreprises.
- Les prévisions de croissance légèrement supérieures au seuil de 2 % pour 2024 (bien en deçà des normes de la dernière décennie) reflètent une stagnation prolongée de l’économie mondiale. Les prévisions pour 2024 sont plombées par l’Allemagne, dont l’industrie ne montre aucun signe de reprise malgré des tensions moindres dans le système énergétique, et la Chine dont les prévisions sont réduites à 4 % l’an prochain.
- Les principales banques centrales devraient maintenir leurs taux d’intérêts élevés pendant une période plus longue. En effet, aucune baisse de taux n’est attendue dans les mois ou même les trimestres à venir.
- Dans un contexte de faible croissance et d’inflation toujours élevée, les risques sociaux et politiques semblent également particulièrement aigus.
- Le commerce international sera également affecté par le mouvement des puissances émergentes pour défier les puissances occidentales jusque-là dominantes.
- Il n’y aura pas de retour à une inflation à 2 % avant 2025.
- L’inflation globale a diminué, les prix de l’énergie et des denrées alimentaires ayant baissé, mais elle reste supérieure aux objectifs des banques centrales dans de nombreux pays.
- Dans les pays du G20, l’inflation globale devrait continuer à reculer progressivement jusqu’en 2024.
- L’inflation sous-jacente, qui exclut les composantes volatiles telles que l’énergie et les aliments non transformés, reste persistante (tirée par le secteur des services et un marché du travail toujours relativement tendu) et obligera également les banques centrales à maintenir une orientation restrictive de leur politique monétaire.
- Les prix des matières premières pourraient devenir plus volatils dans un contexte de chocs climatiques et géopolitiques et constituer un risque sérieux de déflation.
- Pour faire face à l’inflation, l’OCDE estime que la politique monétaire doit rester restrictive jusqu’à ce qu’il y ait des signes clairs et durables d’atténuation des pressions inflationnistes. Au fur et à mesure que les effets des hausses passées se matérialisent, les taux d’intérêt dans de nombreux pays resteront à leurs niveaux actuels ou proches de ceux-ci jusqu’en 2024.
- On s’attend à ce que les gouvernements mettent en œuvre des plans budgétaires à moyen terme pour répondre à l’augmentation des besoins futurs en matière de dépenses (en ce qui concerne le vieillissement de la population, la défense, le changement climatique et l’augmentation du poids de la dette).
Taux d’inflation trimestriels , en glissement annuel %
*Dotted lines are AZ Research forecasts
Source: LSEG Datastream, Allianz Research
Indices mondiaux et régionaux de l’insolvabilité, niveau annuel, base 100 : année 2019
Source: Allianz Trade
- La plupart des pays ont connu une forte accélération des défaillances d’entreprises en 2023. Selon les données disponibles à la mi-octobre, le nombre de défaillances depuis le début de l’année montre une tendance à la hausse dans trois pays sur quatre.
- Les quelques exceptions se trouvent principalement dans les marchés émergents. La Chine, l’Inde, la Russie, la Turquie et l’Afrique du Sud, ainsi que quelques pays d’Europe centrale (Bulgarie, Tchéquie, Lettonie, Roumanie) et d’Asie (Singapour, Taïwan), connaissent une baisse des défaillances à des degrés divers.
- Allianz Trade s’attend à ce que les défaillances mondiales s’accélèrent en 2024 (+10 % en glissement annuel contre +6 % en 2023), avant de se stabiliser quelque peu avec une amélioration limitée en 2025 (-2 %).
- Les États-Unis (+22 %), l’Italie (+24 %) et les Pays-Bas (+28 %) devraient enregistrer les plus fortes hausses en 2024. L’augmentation mondiale pousserait trois pays sur cinq au-dessus de leur nombre de faillites d’avant la pandémie en 2024.
- En 2025, une majorité de pays connaîtrait une quasi-stabilisation ou une baisse du nombre de défaillances, avec une baisse de -7 % en glissement annuel de la moyenne simple pour les pays concernés et les plus fortes baisses dans les petites économies d’Europe occidentale (Irlande, pays nordiques), ainsi que quelques cas spécifiques (Espagne, Hongrie, Corée du Sud, Turquie).